Festival Lyon Lumière 2016… scène 2

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Previously in Lyon

A Lyon, à vélo, on dépasse les autos…

Hier soir avant de sombrer dans les bras de Morphée, comme tous les autres soirs du festival, je jette un œil au programme du lendemain. C’est un excellent appel aux rêves et une manière de visualiser les trajets à parcourir surtout quand on ne joue pas à domicile. Je connais un peu Lyon, mais pas suffisamment pour savoir spontanément dans quel sens partir pour aller de d’une salle à une autre ! Mais ça… c’était avant ! Circuler en métro ne développe pas vraiment le sens de l’orientation… (surtout qu’il arrive par la droite alors que mes années d’apprentissage parisien m’ont conditionnée pour qu’il arrive par la gauche, c’est très perturbant !).

fest-sol

Alors s’il ne pleut pas, ne neige pas, je jure de n’utiliser que le vélo, croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer, « tsuff » (je crache par terre !).

Viva il velo paradiso !

J’ai déjà testé le FestiVélo à Cannes en mai dernier et je m’étais régalée de pédaler cheveux au vent, lunettes de soleil sur le nez, entre deux séances. Après un film,deneuve-velo j’ai toujours besoin d’un temps pour le laisser « infuser » dans ma tête. Le vélo est parfait pour ce moment de récup’, d’aération, et idéal pour se dégourdir les guibolles avant de se vautrer à nouveau dans une autre salle obscure. Bon, à Cannes, en mai, on alterne rapido, coups de chaud et clim’ glaciales, aussi Lyon en octobre est juste « perfect » ! Et puis les vélos, lourds comme les Velib’ parisiens s’appellent VéloV, c’est idiot mais ça me plaît !

Cannes… sur les 26 films découverts lors du dernier festival, il y avait les 3h10 du « Voyage à travers le cinéma français » de Bertrand (Tavernier, vous suivez ?) qui est programmé ici, chez lui, à Lyon mais aussi partout en France. tavernierJe le conseille à tous. C’est un beau film-hommage personnel aux cinéastes, acteurs, scénaristes ou musiciens dans lequel Trantrand (carrément !) nous emporte avec lui dans ses émotions souvent liées à des souvenirs d’enfance et d’adolescence. Il parle des films « comme un metteur en scène, pas comme un critique. Je ne suis pas guide de musée, ce n’est pas mon truc. Mon truc c’est d’essayer de voir dans les films, chez les cinéastes, ce qui m’a touché. » J’attends, comme tous ceux qui l’ont vu,  la suite du voyage avec impatience.
Lyon… Il y a deux manières d’aborder le festival, en voyant tous les films d’une rétrospective (ce qui doit être génial pour véritablement s’imprégner d’un auteur, d’une époque ou d’un genre) ou faire son marché, au petit bonheur la chance parmi les 180 films proposés cette année. Au programme à part Catherine, Buster et QT : Marcel Carné, Gong Li, Walter Hill, Park Chan-Wook, Gaspard Noé, Dabadie, Jerry Schatzberg, Nicolas Windig Refn… plus tous les films restaurés, trésors du patrimoine que je ne veux découvrir que sur grand écran ! C’est comme ça !

Who’s that girl !

Le festival attise des envies d’inconnu comme cette Dorothy Arzner, que le festival met en lumière, une des premières réalisatrices de films parlants à Hollywood. Découvrir tous ces cinémas, dans ces dorothy-arznerconditions, dans un temps si court est une chance incroyable. Je savoure ce plaisir avec l’envie très forte de voir des films quoi qu’il arrive et en me laissant guider par le hasard… qui m’amène toujours des cerises sur mon gâteau !

Lundi matin, 10h45, au Comoedia.

J’aime ce cinéma du bd Berthelot… son escalier central, ces espaces lounge pour patienter confort, son p’tit café attenant. J’attaque ma semaine avec un film que j’ai déjà vu il y a fort fort longtemps…et que je me réjouis de voir « en très grand » : « Sérénade à trois » de Lubitsch.


La séance, comme toutes les séances du festival, est présentée par une personnalité, acteur, réalisateur, journaliste… Ce matin, c’est Antoine Sire, l’auteur d’un bouquin lourd comme un parpaing, dédié aux actrices hollywoodiennes ; 5 ans de travail, 1200 pages. L’auteur de « Hollywood, la cité des femmes » avait à cœur de remettre toutes ces femmes de l’âge hollywood-sired’or d’Hollywood à leur vraie place et démontrer que derrière l’image glamour se cachaient des femmes formidables, fortes, qui se sont investies sans limite dans leur art. Dans « Sérénade », si on découvre Gary Cooper dans son premier rôle (très court), celle qui crève l’écran c’est Myriam Hopkins qui parle aussi bien français qu’américain, ce qui lui vaudra le surnom de « Plus grand tord de Maurice Chevalier » ! Elle fera 3 films sur des trios amoureux avec Lubitsch dont cette Sérénade qui débute en français avec accent, ce qui est déjà très réjouissant ! La salle est pleine et c’est un régal de l’entendre rire. L’ambiance est guillerette à l’issue de la séance quand une voix au micro annonce  que QT présentera le film de l’après-midi et qu’il reste des places. Bim, bam, boum, me voilà devant la caisse, ça tombe trop bien… j’avais rien à 16h !

delphqtRDV with QT !

Une pause dej plus tard et me revoilà au Comoedia pour mon rencard avec QT et Delphine Gleize. QT n’est pas Myriam Hopkins… il ne parle que le QT, rapide, pêchu et bourré de références. La traductrice avec son grand calepin galère dans ses prises de notes et personne ne lui tient son micro. QT, qui a jeté le sien, balance une tirade, jette un œil complice à Delphine et tous se retournent vers la traductrice avec cet air de dire « A toi maint’nant! ».

Démonstration en vidéo avec rires en VO !

Le film qu’il présente est le premier de Jack Nicholson « Drive, he said », traduit en français par « Vas-y fonce »… ah! la traduction, c’est un métier ! drive-he-saidIl s’agit d’un film sur le basket dont les scènes de match sont ultra efficaces mais qui ne devrait pas faire de vieux os dans ma mémoire (malgré la préz de QT !!). Pas le temps de se lancer dans une analyse pointue, un autre écran m’attend à l’Institut Lumière. Ceux qui me suivent savent que j’affectionne les documentaires, d’autant plus si le sujet concerne le cinéma. A Cannes, les docus sont projetés tout en haut du palais… à Lyon, c’est toujours dans la petite salle de la Villa Lumière. Je suis même étonnée qu’elle ait une jauge de 89 places tellement elle me parait « intime ». J’aime être dans les premiers rangs, tout près de l’écran, dans ces sièges où tu t’enfonces tellement que tu as l’impression d’avoir les genoux à hauteur d’oreilles ! Je me suis faite avoir la première fois en me laissant choir mais now, en habituée, mon plaisir est de lire la surprise sur le visage des nouveaux spectateurs ! 😉

Le doc du jour, c’est « Jerry Lewis, clown rebelle ».

Dès le générique de début on comprend qu’un soin particulier a été porté à ce film par un réel amoureux de l’acteur. Sur les images du sketch où Jerry tape à la machine en musique, le générique apparait lettre après lettre, c’est simple et touchant. Le réalisateur, Gregory Monro, nous entraine dans le déroulé de la vie de l’artiste, fils unique d’un chanteur et d’une pianiste qui joue pour oublier qu’il s’ennuie.

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Jerry & son « plus que frère » Dean Martin shootés en plein jump par Philippe Halsman.

Dean Martin sera le frère qui lui manquait et leur duo du playboy et de l’idiot fonctionne à merveille jusqu’à la fin des années 50. Formé pendant les tournages avec son mentor Franck Tashlin, il se lance enfin dans ses propres mises en scène, à 34 ans, avec The bellboy (Le dingue du palace) dans lequel il rend hommage à ses idoles Chaplin, Keaton et Stan Laurel avec qui il était ami. Il tourna « Le tombeur de ces dames » dans un décor de maison de poupée grandeur nature qui lui permettait de de passer d’une pièce à une autre à coups de grue ! Génial !

tombeur

Précurseur, il a aussi été le premier à utiliser un retour vidéo pour contrôler les plans et le jeu des acteurs (et son jeu surtout !).

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A droite Gregory Monro le réalisateur de cet excellent doc !

Comme souvent chez les comiques la reconnaissance arrive tard, quand elle arrive. Même s’il est encensé à l’époque par Louis Malle, Godard ou Scorcese, la critique le consacre seulement dans son rôle dans « La valse des pantins » (83). Ce formidable documentaire, sensible, montre les multiples visages de cet humoriste génial qui derrière sa folie, ses grimaces, révèle un homme parfois sombre, engagé dans des causes humanitaires. Le Jerry d’aujourdh’ui apparait à l’image seulement en dernière partie (quelle bonne idée !) jerry-lewis-2016révélant son visage strié, son énergie intacte, son sourire immense… la reconnaissance arrive enfin et alors ? A 90 ans, il vient de finir un nouveau film et se permet un bras d’honneur libérateur à tous ses détracteurs ! Dans l’extrait d’une émission de télé, il demande son âge à un gamin : « 6 ans ». Jerry le magnifique répond du tac-au-tac : « moi aussi ! ». Beau portrait d’un éternel enfant de 6 ans dont la « plus grande histoire d’amour restera la caméra » !
Voir le teaser ici.

Voilà, ça se passe comme ça à Lyon ! Tu rentres dans une toute petite salle sans trop savoir ce que tu vas voir et tu en ressors avec la folle envie de revoir les films de Jerry Lewis !

To be continued !

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4 réflexions sur « Festival Lyon Lumière 2016… scène 2 »

  1. ça donne effectivement envie de revoir toute la filmo de cet homme génial qu’était Jerry Lewis.

    1. J’espère que ce docu passera en salles… pour revoir les films on n’a plus qu’à solliciter Frémaux et sa bande pour faire une rétrospective l’an prochain sur Super Jerry !

  2. je suis tombé sur ton blog en cherchant des infos sur le festival de Lyon. A te lire j’ai vraiment envie d’y aller. J’espère que les dates l’an prochain me permettront d’y aller… a quand la suite du récit ?

    1. Je te souhaite d’y aller…je le souhaite à tous ceux qui aime le ciné ! Bon, à vous lire je vais me motiver pour rédiger la suite fissa fissa ! en tous cas merci pour vos commentaires qui font un effet que vous n’imaginez meme pas !

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