The final countdown
Dans quelques jours, tous les accros au 7e art auront les yeux tournés vers Cannes, capitale du cinéma… au moins pendant les 12 jours du Festival ! Contrairement à l’an passé, pas de changement de président (de la République !) en vue mais des grèves ! Il n’y a pas si longtemps, on pouvait craindre une désertion du plus grand Festival de cinéma par peur de l’insécurité, aujourd’hui on espère que tous ceux qui souhaitent venir le pourront par les rails ou par les airs sans trop de difficultés. Mais revenons à ce qui nous agite… Check list de ce qu’il faut savoir de cette 71e édition qui aura lieu du 8 au 19 mai.
L’affiche
C’est elle qui va donner la couleur de cette édition. Placardée aux 4 coins de la ville, elle habille le fronton du palais des festivals, se duplique à l’infini sur les programmes, tee-shirts et autres produits dérivés.
Après la rouge Claudia de l’an passé, l’amour est de retour, 5 ans après Paul Newman et Joan Woodward qui se lovaient tête bêche sur l’affiche 2013.
Le soleil, le ciel et l’amour
C’est le cocktail glamour de cette affiche 2018. Notre Bebel national et la sublime Anna Karina, lips-to-lips, dans le très coloré « Pierrot le fou » de JL Godard (tourné dans le Var sur la presqu’île de Giens). Elle est superbe cette affiche… elle m’évoque la passion, la jeunesse, l’impertinence, la liberté !
Seul bémol, il y a 2 ans, le Festival avait mis en avant la sublime maison Malaparte, décor du « Mépris » du même Jean-Luc… dommage qu’avec plus de 100 ans d’images d’amour au cinéma on célèbre JLG et cette même époque à 2 années d’intervalle (« Le mépris » et « Pierrot » ont aussi 2 ans d’intervalle). Bon, voilà c’était ma micro polémique parce que c’est « très Cannes » la polémique et que contrairement à l’an passé, avec les retouches photo qui avaient déchainé la twittosphère, cette année rien, nada !
Pour combler ce manque, mister Frémaux est revenu à l’attaque avec l’interdiction des selfies sur tapis rouge. Il nous avait déjà fait le coup il y a quelques années mais rien n’avait vraiment changé. Peut-être que cette année, une patrouille spécialement formée sera présente pour plaquer au sol les fraudeurs et les faire disparaitre sous le tapis avec la poussière ! Je rigole mais je soutiens cette mesure… vivons les instants pour nous… kiffons la montée des marches en famille, entre potes ou en amoureux… et fichons-nous d’immortaliser l’instant surtout si c’est pour le diffuser partout avec comme légende « et c’est qui qui monte les marches ? »… on-s’en-tape !
Missiz presidente
Pour succéder au président Almodovar, expert en mise en scène de femmes de caractère… une femme ! C’est qui ? C’est Cate ! Ok je sors. Miss Blanchett est une habituée du Festival et a foulé à plusieurs reprises le red carpet comme actrice ou productrice. Sublimée par les plus grands metteurs en scène, Malick, Spielberg, Fincher, Inaritu, Soderbergh, Anderson, Jackson, Scott…, oscarisée pour « Blue Jasmine » de Woody Allen, impliquée dans la cause des migrants, militante féministe, l’Australienne sera parfaite pour organiser les débats avec son jury, défendre son point de vue tout en assurant le défilé de mode en bonne icône fashion.
Le jury
Qui pour l’accompagner dans la lourde tâche de désigner la Palme ? Parité parfaite, comme on s’y est habitué depuis plusieurs années. 4 femmes + 4 hommes = le jury anti-polémique.
Par galanterie, voici les 4 fantastiques : l’acteur chinois Chang Chen (sublime chez Won Kar Wai), le russe Andrey Zvyagintsev (Lion d’or 2003, réalisateur de « Leviathan » et « Faute d’amour », prix du jury Cannes 2017 et à mes yeux un des meilleurs films de l’an passé), le réalisateur canadien Denis Villeneuve (dont je vous conseille de voir le 1er film sélectionné à Cannes en 1998, « 32 août sur terre », mais aussi « Sicario » ou « Premier contact »), et enfin Robert Guédiguian (« Marius et Jeannette », « La villa ») qui viendra batailler pour défendre ses choix avec son bel accent.
Côté spice girls : deux actrices égéries déjà très présentes à Cannes, l’américaine Kristen Stewart, et la frenchy Léa Seydoux (palmée pour « La vie d’Adèle »). Pour compléter ce quatuor féminin, la scénariste-réalisatrice américaine Ava Du Vernay et la musicienne burundienne Khadja Nin.
La cérémonie
L’an passé Monica Bellucci m’avait écouté et avait ouvert le festival en roulant un pelle à Catherine Deneuve sans Liliane, Alex Lutz. Je jubile d’avance de voir Edouard Bear fouler l’immense scène du grand auditorium pour ouvrir les hostilités. Rodé à l’exercice de MC lors des César, il a officié à Cannes en 2003 et 2008. Je compte sur lui pour rendre cette cérémonie excitante et joyeuse, ce qui est rarement le cas. RDV sur Canal le 8 mai.
Le film d’ouverture
Quand Penelopé rencontre Ravierrrr ! Ils sont espagnols, ont tous deux une carrière internationale, font des enfants et des films ensemble… il est à ses côtés quand elle reçoit un César d’honneur en février dernier, elle dit « I love you » à Marion Cottilllard les yeux tout mouillés, bref, c’est Mme Cruz et M. Bardem qui seront à l’honneur dans le film d’ouverture signé Asghar Farhadi. Ceux qui ont vu « Une séparation », « Le passé » ou « Le client » auront envie de voir « Everybody Knows (Todos Lo Saben) ». Restez calme le film, entièrement tourné en espagnol et présenté le 8 mai au Palais sera en salles le 9 Mai.
Séance de clôture
Depuis plusieurs années, le film qui clôt le festival après deux semaines de course folle est celui qui a obtenu la distinction suprême, la Palme. Pas le temps de prendre ses habitudes, cette année on change avec la projection du film le plus attendu de l’histoire du cinéma. On connait tous les galères qu’a eu Terry Gilliam à monter son projet de Don Quichotte avec Jean Rochefort et Johnny Depp. Le forfait de son acteur principal, la météo désastreuse… Pour ceux qui ne l’ont pas vu jetez-vous sur le documentaire dédié, Lost in La Mancha. Le 19 mai, super Terry dévoilera enfin, The man who killed Don Quixote, avec une toute autre distribution (Adam Driver, Jonathan Pryce et Olga Kurylenko) sur le plus écran du Palais des festivals, mais son film sortira le même jour dans toutes les villes de France.