He loves the rain
Soirée rock en perspective avec Lenny qui ne rate pas une occase de venir dans le Sud-Est. C’est la 3è fois que je le vois en live. J’ai toujours eu pour sa musique des sentiments partagés. Force est de constater que plusieurs de ses titres m’accompagnent depuis longtemps pourtant j’avoue, ça fait quelques albums que j’ai lâché. J’ai parcouru son dernier, « Strut« et aucun titre ne m’emporte. Pire, sur certains je trouve même qu’il ne s’est pas foulé ! Mais bon, en concert c’est différent, il va envoyer du bois, mixer les tubes anciens et les titres récents, ses musiciens joueront un bon rock qui pète. Lenny placera sa voix suave comme prévu, il ondulera son corps moulé dans du cuir, fera crier la foule, laissera sa guitare en bandoulière pour taper dans les mains… Lenny fera du Lenny. Je crois bien que c’est ce que tout le monde est venu trouver ici ce soir dans la file d’attente devant la salle de spectacle de Nikaia où pas un parapluie n’est visible.
Lenny déboule sur scène, vêtu de cuir et d’un collier-plastron, avec une petite demi-heure de retard devant une foule au taquet. Personne ne semble lui en vouloir. « Hello Nice, ça va ? ». C’est parti, les tubes s’enchaînent avec ses musiciens habituels, Gail la bassiste au crâne rasé, Cindy la batteuse infatigable et Craig Ross son guitar hero aux cheveux hirsutes. « Dirty White boots », « American woman ». Dès les premières notes reconnues, le public tout acquis hurle, s’agite, secoue les bras en rythme. « I love you Nice », lance le plus sexy des cinquantenaires aux 8000 personnes devant lui !
Il fait de plus en plus chaud sous le déluge de décibels pourtant l’orage qui gronde dehors sans qu’on l’entende va se manifester sous nos yeux en faisant sauter les plombs. Sur « It ain’t over till it’s over » Lenny stoppe le groupe en plein morceau car les claviers sont restés muets. « Hey George, what’s up ? » Lenny, seul au devant de la scène, regarde ses musiciens, ses choristes. « George are we back ? »… on ne sait qui est George mais le problème a l’air plus grave qu’un simple On-off ! Professionnel, le rocker s’adresse au public et improvise… entonnant « I looooove the rain ». En véritable mauvaise élève, j’ai cru qu’il improvisait, alors que cette chanson est sur l’album « It Is Time For A Love Revolution ». Pas grave, sur le moment j’ai trouvé qu’il était super fort en impro ! « George are we back ? »… ben non, toujours pas et il va falloir faire quelque chose en attendant.
On sent la pression qui pèse sur l’équipe technique qui s’affaire en fond de scène. Lenny se lance dans une version acoustique de « I’ll be waiting » avec son guitariste. La foule reprend le refrain avec lui, c’est un joli moment mais on sent bien qu’il attend un signal positif de l’équipe technique. « George are we back »… oh yeah !
« It ain’t over till it’s over» sonne la reprise du concert là où on l’avait laissé. Lenny donne de sa personne, envoie des gestes vers les choristes comme pour leur donner de la puissance, danse. « Strut », « Sister » en version lonnnnngue, « Always on the run ». Lenny le généreux met en avant ses musiciens et chacun y va de sa performance. On assiste à de belles joutes entre guitares et cuivres. « NY city » nous transporte dans la grosse pomme avec ses animations projetées sur l’écran. On est sur des rails. « Dancin till dawn », « Let love rule » incontournable, « I belong to you ». Le public est conquis.
Comme à chaque concert, la star s’offre un bain de foule, plus ou moins long, électrisant pour ceux qui sont proches et frustrant pour tous les autres bien trop loin. « Fly away ». Lenny sort de scène. Pas de suspense on sait que la salle va hurler et qu’il va revenir, après tout il n’a même pas joué son dernier tube « The chamber ». Retour sous les cris et sifflets, le plancher vibre, le rock est au sommet avec les riffs d’« Are you gonna Go My way ? ». Lenny a assuré le show malgré les problèmes techniques qui nous ont permis d’avoir un concert qui sort « des clous » pour notre plus grand plaisir. La star n’a pas l’air du même avis et quittera la scène en saluant sans avoir entonné « The Chamber ». Le debrief du concert risque d’être haut en couleur.
Pour le public une autre aventure l’attend… des trombes d’eau sont tombées pendant les 2h de concert et l’unique accès au parking est totalement inondé. Deux filles trempées, comme tout le monde, arrivent à leur voiture, allument la radio et montent le son… « The chamber » résonne dans tout le parking. Décidément, ce concert était vraiment unique jusqu’au bout !
Bien d’accord avec ce post. Lenny, il y a à boire et à manger dedans. Le gars ne se foule pas souvent. Ça n’enlève pas qu’il a laissé quelques morceaux d’anthologie et que c’est une bestiasse sur scène. Par contre un p’tit tour chez l’ophtalmo lui évitera de confondre sa gratte avec la jambe de ses petits camarades.