Des gars, des filles…
Ils s’appellent Marie, Clara, Axel, Vitoria, Quentin, Valentine, Marco, Enzo, Antoine, Brice et sont en Terminale, section cinéma, au Lycée Bristol. Boostés par leur prof Julien Bonfanti, ils se sont lancés dans un projet de web-série. Après 7 mois d’écriture, 6 jours de tournage, 2 mois de montage, 3 mois de post-production, les sept épisodes de « Missing Anna » sont prêts pour une mise en ligne sur la chaine You Tube du lycée. C’est lors de la projection sur le grand écran du Studio 13 à Cannes que j’ai pu découvrir la série (ainsi qu’un making off très bien fait) et pu rencontrer Julien et ses élèves.
Marie Barret, co-réalisatrice, a été présente à toutes les étapes de fabrication de « Missing Anna ». Cette jeune cinéphile, grande fan de Tim Burton, revient sur cette expérience inoubliable de création révélatrice d’ambitions futures. Action !
Pourquoi une web-série ?
C’était le point de départ du projet, nous voulions nous plier à l’exercice de l’écriture d’une série qui diffère de celle d’un film (cahier des charges spécifique, un enjeu propre à chaque épisode, et un cliffhanger en fin d’épisode…).
Peux-tu nous dire ce que tu as fait précisément ?
J’ai participé à la structuration du scénario, la caractérisation des personnages et de leurs rapports puis à la fabrication de la série (préparation du tournage, découpage…) Par exemple, sur le plateau, je discutais de comment on allait tourner tel plan, le mouvement de caméra, de ce que devait faire l’acteur lors de la prise, et également un peu de direction d’acteurs.
Ce qui t’as plu le plus dans cette expérience ?
Le tournage ! C’est le moment où ce que nous avons écrit prend vie. J’ai aimé le côté créatif : imaginer tel plan, tel mouvement de caméra, ou la direction d’acteurs. Il a parfois fallu improviser et s’adapter aux conditions du direct, être ingénieux et inventifs. Par exemple, nous avons créé un ascenseur factice (visible au début de l’épisode 3) avec une torche et deux magazines pour reproduire les effets lumineux des portes qui s’ouvrent et se ferment. Sur un tournage, ça bouge, ça avance, il y a du rythme, c’est vivant !
Et les points négatifs ?
Tout ce qui était lié à la logistique et à l’organisation du tournage mais c’est parce que je ne suis pas suffisamment organisée !
Ce qui a été le plus difficile ?
Rien ne m’a semblé facile et même si tout s’est bien passé, chaque étape de création amenait leur lot de difficultés et de défis à relever. Néanmoins, la chose la plus compliquée pour moi aura été l’écriture : trouver des bons cliffhangers (rebondissement final de chaque épisode) et le moment idéal pour finir l’épisode sur une note de mystère et de tension suffisante pour accrocher le spectateur… et lui donner envie de voir la suite !
Qu’as-tu appris, sur toi, sur le travail d’équipe, sur la création lors de cette expérience enrichissante ?
La série m’a aidée à grandir, à tester mes capacités, ma motivation et m’a permis de me conforter dans l’idée que je veux faire du cinéma plus tard. J’ai gagné en confiance en moi et je le ressens sur d’autres projets comme les films de bac ou les vidéos que nous réalisons pour notre chaîne You tube. J’ai découvert à quel point la création était exaltante et plaisante, mais aussi complexe et de longue haleine. Ecrire, trouver la bonne idée au bon moment, sentir que l’on fait quelque chose de bien est exaltant. C’est ce que l’on recherche dans le cinéma et dans l’art en général : le plaisir de la création. Quand tout un groupe avance dans la même direction et vers un seul but, ça crée une émulation positive… et du pur plaisir ! On a tous réalisé qu’avec très peu de moyens, des gens compétents, astucieux et motivés, on peut réussir de belles choses.
Vous voulez voir ? Les 7 épisodes de « Missing Anna » sont (presque) tous disponibles sur Bristol TV, la chaine de la section cinéma du lycée Bristol qui vient de fêter son premier anniversaire et qui propose des contenus vidéo réalisés par les élèves (réactions après des projections, masterclass, reportages, interviews de personnalités ou création d’élèves…). C’est par ici !
Les 3 films « coups de cœur » de Marie en 2016 :
– « Divines » de Houda Benyamina :
« un film fort et choc »
– « Un homme et une femme » de Claude Lelouch :
« je l’ai vu à Cannes Classic au dernier Festival de Cannes : j’ai pris une grande claque, j’ai beaucoup pleuré et ce film est passé directement dans la liste de mes films préférés ! »
– Et forcément LE Tim Burton 2016, « Miss Peregrine » : « Du Tim Burton pur jus ! Une plongée de 2h dans son univers, on quitte le monde réel. C’est ce que je recherche quand je regarde un film ! »
Moi aussi j’ai adoré Divines…