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Un espace ouvert pour esprits ouverts

Dans la série « bouche à oreilles », ce sont les filles du restaurant Les Canailles qui m’ont parlé de The Kitchen, l’espace de coworking, idéalement situé au centre de Cannes. Me voilà partie avec l’idée d’aller visiter des bureaux, modernes certainement, bien équipés, confortables, conviviaux avec des couleurs, des messages sur les murs, une machine à café fédératrice et tout et tout.

Ici, il y a tout ça. De chouettes espaces dans un appartement ancien joliment décoré, des canapés cuir « suédois », des zones de travail plus ou moins grandes avec des bureaux colorés et bien rangés (ce qui change de la maison !), du wi-fi, du matériel à dispo si besoin et la fameuse cuisine avec son café et ses petits bonus gourmands à consommer à discrétion. Tout ici a été pensé, organisé par Rachid Idjedaini qui a transformé cet ancien centre d’esthétique en espace de travail, des plans jusqu’à la déco en passant par la peinture. Si si !
Chemise blanche, jean, Converse et barbe de trois jours, le maître des lieux est charismatique et il le sait. Il a l’assurance de ceux qui connaissent bien leur sujet. Durant deux heures passées en sa compagnie, peu de temps morts. Rachid parle, raconte, détaille, explique… il faut dire que ce jeune quarantenaire a vu le digital s’immiscer dans nos vies. Ça fait 17 ans qu’il s’est spécialisé dans le web-marketing. Il a été un des premiers à mettre une campagne en ligne sur Google et a accompagné de grandes marques sur le digital. Aujourd’hui avec sa société wsaisgood, certifiée Google Partner, il travaille sur les stratégies de positionnement de ses clients : faire en sorte que leur message soit diffusé au bon moment, au bon endroit, à la bonne personne, et à la bonne fréquence. Son expertise fait de lui le véritable « plus » de la Kitchen. Il parle cash, ne pratique pas du tout le cirage de pompes. Son temps est précieux aussi il va droit au but. Ça me plaît ! On sent bien que ce patron bouillonne. Il cogite en permanence sur ce qu’il pourrait créer pour simplifier le quotidien (« Je travaille tout le temps, j’ai une mission ! »). A chaque problématique, il cherche si une solution existe et si ce n’est pas le cas, il l’invente. Ainsi il développe une appli destinée à faciliter la communication et l’organisation des parents séparés, sorte de médiateur géré par les deux parties. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres ! En échangeant avec lui je me demande si les 24h de mes journées sont les même que les siennes. Car en plus de son business prenant, de ses projets sans fin, il a aussi une famille avec 4 enfants et 2 groupes de rock dans lequel il est chanteur-guitariste et se donne en concert tous les mois ! C’est donc à la Kitchen que je lui ai demandé les secrets de sa recette.

Rachid, comment est née la Kitchen ?
L’idée de départ, c’est la dématérialisation des bureaux. J’avais plus de 300 m² à Sophia avec 25 personnes, 20 à Paris… Aujourd’hui, on travaille différemment avec des outils qui permettent de collaborer sans être au même endroit, tout aussi efficacement. Et puis pour une boite jeune (2009) la charge de loyers est lourde. D’où l’idée de partager. J’avais aussi très envie de retrouver cette sensation que j’ai quand je vais à l’étranger : je m’installe dans un espace de coworking où on peut rencontrer les gens à coté, qui bossent sur des projets innovants. On peut en plus s’entraider et élargir son réseau. C’est avec ces idées qu’on a ouvert cet espace avec une quinzaine de postes.

C’est ouvert à tous ?
On sélectionne volontairement, pour donner une couleur spécifique. Il n’y a que des gens qui bossent dans le digital pour motiver les relations, optimiser ou échanger. On parle la même langue pourtant 90% des clients ici sont étrangers. Mais on se détend (sourire), le digital est partout, on est tous connectés, on a tous des smartphones. Il faut surtout avoir le bon état d’esprit.

C’est une sorte de communauté ?
On crée des communautés autour de passions mais pas autour du business. C’est plus un écosystème de personnes qui pensent que tout ce qui tourne autour du digital sert au business. Par exemple on a refusé un commercial en produits pharmaceutique qui venait juste chercher un bureau fermé pour passer ses coups de fil. Ici tout est ouvert, et il faut apporter quelque chose à l’écosystème.

Le coworking c’est avant tout une culture ?
C’est très ancré dans la culture anglosaxonne. Je passe la moitié de l’année à l’étranger, je sais que quand tu es dans un lieu où tu te sens bien, tu peux te concentrer sur ton business.

La recette fonctionne bien ?
On est content des résultats, les charges s’autofinancent après l’ouverture en juillet dernier. On a amené dans le quartier une nouvelle dynamique en proposant notre expertise. Pourtant Cannes est une ville compliquée car il y a une mixité ponctuelle pendant les salons et congrès puis le soufflet redescend. On a réussi notre challenge. On peut venir pour tester le lieu et repartir avec des infos, des conseils, de nouvelles façons de penser son business. Mon métier avec mon expérience est de démystifier le marketing digital. Souvent les gens me disent « c’est compliqué, ça coute cher », je leur dis « non ce n’est pas compliqué et non ça ne coute pas cher ! ». On parle trop souvent de transformation digitale mais c’est avant tout la transformation de l’entreprise dans sa globalité… c’est sûr que ça va vite mais globalement avec nos clients on travaille plus avec la gomme qu’avec le stylo. On allège. On ajoute chaque année de nouveaux outils et on finit par avoir un problème de sens, « pourquoi on le fait ». Pourquoi une appli si personne ne s’en sert ? Notre métier c’est de piloter tout ça et faire en sorte que le client gagne de l’argent. Et c’est là que l’expérience et la connaissance des outils mais aussi des habitudes des consommations, des tendances sont importantes.

La kitchen est équipée de la fibre, une chance après les inondations du 3 octobre !
On a profité d’avoir la fibre optique pour ouvrir nos bureaux à ceux qui en avaient besoin. Une dizaine de personnes désespérées de trouver du réseau dans Cannes ont pu utiliser les lieux et la connexion. On a bu un café, papoté, ils n’ont rien eu à payer et ils étaient contents. On a rencontré des gens intéressants. Je ne sais pas si ça aura une suite mais je pars du principe que quand j’envoie l’ascenseur je n’attends pas forcement qu’il revienne. Je me suis fait tout seul mais je sais aussi qu’on ne réussit pas tout seul. La vraie réussite passe par la réussite des gens qui nous entourent.

Que peut-on souhaiter à la Kitchen ?
J’aimerais que ça devienne un vrai lieu de vie, qu’il y ait encore plus de monde pour voir plus de gens échanger avec des choses qui se créent et se challengent. L’idée a termes si tout fonctionne bien, c’est d’ouvrir un deuxième espace avec une autre couleur, peut-être de la production visuelle ou de l’événementiel. Toujours dans un écrin cool et positif !

Rachid n’échappera pas à notre rituel des 3 adresses « coups de cœur » :

Danyberd
« J’ai découvert ce magasin de fringues pour hommes, juste à côté de Kitchen. Ils ont des prix incroyables avec une qualité que je ne pensais pas trouver sur Cannes. Et en plus ils sont très sympas. »
4-6, rue Jean Daumas, Cannes.
Tél. : 04 93 68 69 52.

SanTelmo
« Un restaurant italien qui fait la meilleure pizza de Cannes. Et pourtant je suis pizzaoilogue ! Partout où je vais, je teste les pizzas ! »
31 rue Hoche Cannes.
Tél. : 04 97 06 08 65.  

Le Bistrot des anges
« C’est une adresse que je connais depuis longtemps, que j’ai eu le privilège de fréquenter plusieurs fois. Le Bistrot des anges de Bruno Oger est une expérience à vivre. J’ai invité toute l’équipe à partager la table du chef en cuisine. C’est pas pour tout budget mais il y a un menu à 30 € le midi, c’est de la qualité et du service. Un vrai coup de cœur. »
Rue de l’Ouest, 06110 Le Cannet.
Tél. : 04 92 18 18 28.

The Kitchen Coworking
6 rue Jean Daumas, Cannes.
www.kitchen-cannes.com
hello@thisiskitchen.com
Tel : 04 22 08 40 38.

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