2018 une année ciné très oyoyooooo !
Comme chaque année, avant même d’attendre la sortie des films de fin décembre, les Top 10 ont fleuri aux quatre coins de la mediasphère. En bonne slowlifeuse, j’ai savouré encore quelques séances et en bonne cinéphile, j’ai fait une liste ! Et là ? Le bonheur ! Celui de voir la magie du titre opérer. J’en ai écrit plus de 140 et à la lecture de chacun (ou presque) l’émotion ressentie à la sortie de la salle m’est remontée illico.
Alors je ne ferai pas de Top 10 d’abord parce que j’en suis incapable… et pour faire simple : je hais les classements ! Ce qui ne m’empêche pas de clamer haut et fort que 2018 fut une fucking belle année de cinéma !
En 2018, j’ai vécu mille vies et c’est toute la magie du cinéma !
J’ai beaucoup chanté cette année : devant une foule en délire (Bohemian Rhapsody), face à une audience qui se retient (Leto), j’ai performé devant mes copines dragqueen (A star is born), dans l’intimité d’un cabaret parisien (Cold war), en petit comité autour d’un piano (Une famille italienne), avec une juge dans un hôpital (My lady), je me suis même prise pour un vieux chanteur (Guy), … bref j’ai chanté ! Mais j’ai aussi fait du cheval dans les grands espaces grâce à 2 westerns dont les héros sont du genre bavards (Les frères Sisters et Hostiles), j’ai dressé un canasson récalcitrant avec maestria (The rider) et j’ai galopé avec un Don Quichotte tout aussi volubile. J’ai buché comme une brute en médecine (Première année), j’ai dissimulé mes attributs masculins avec des sparadraps (Girl), on m’a autorisée à jouer au foot avec d’autres meufs (Comme des garçons) ou on m’a interdit d’y jouer (La permission). Dans mon fauteuil roulant j’ai entrainé une bande de losers en maillot de bain en leur gueulant dessus (Le grand bain), j’ai gagné des matchs (Tout le monde debout) et même découvert un don pour le dessin (Don’t worry we won’t get so far). J’ai séduit et me suis vengé en toute distinction (Mademoiselle de Joncquières), j’ai aimé un homme qui ne voulait pas m’épouser (un amour impossible), j’ai tout tenté mon sauvé mon homme (La douleur), j’ai glissé des messages dans de beaux vêtements (Phantom Thread), j’ai rejoué mon retour à la maison pour vivre pleinement le moment (En liberté), j’ai bougé mon p’tit cul pendant des heures sur le dancefloor ou à la plage (Mektoub,my love), j’ai aboyé dans une piscine en me prenant pour Marilyn Monroe (Under the silver lake), j’ai pas aboyé mais je suis allée chercher la baballe (Chien), j’ai sauvé ma peau grâce à une fillette qui a elle-même sauvé la sienne (Le monde est à toi), j’ai bu des coups avec de gros racistes armés (Blackkklansman), j’ai éclaté un max de tronches à bout portants (L’empereur de Paris), j’ai tué avec un gode ceinture à plusieurs reprises (Un couteau dans le cœur), j’ai mis le feu à des panneaux publicitaires (3 billboards), j’ai tout fait pour dénoncer un scandale d’état (Pentagon papers), j’ai embrassé un alien dans une salle de bains (La forme de l’eau), je n’ai pas embrassé ma sœur dans la baignoire (Gaspard va au mariage), j’ai laissé monter le désir du premier RDV (Plaire, aimer et courir vite, Cœurs purs), j’ai conseillé ma fille de ne pas aller à son 1er RDV si elle n’en avait pas envie (Le jeu), j’ai été le rouge à lèvres de Lily-Rose (L’homme fidèle ) et celui de Catarina (Et mon cœur transparent) mais c’était pas le même, j’ai eu une pêche d’enfer 😉 (Call me by your name), j’ai beaucoup bu et fumé et pourtant j’étais taillé comme un surfeur (Cassel dans Fleuve noir), j’ai œuvré en solo comme une vraie guerrière écolo (Woman at war), je me suis tapée l’installateur de l’éolienne de mon mari (Le vent tourne) et l’ouvrier qui bossait dans mon jardin (Amin) mais pas par conviction écolo, j’ai tenté de me battre pour les emplois dans mon usine (En guerre, Nos batailles), j’ai conduit un monte-charge d’une main et j’ai gardé mon emploi (Une valse dans les allées), je suis partie sur les routes cabossées des montagnes iraniennes avec Jafar Panahi (3 visages), j’ai embarqué une femme au bout du rouleau dans ma voiture dans les Bouches du Rhône (Il se passe quelque chose), j’ai parcouru les quartiers chauds de Paris à la recherche de ma gosse (Ma fille), j’ai couru dans les rues de Marseille avec mon amoureux (Sheherazade), j’ai passé 3 jours à Quiberon avec Romy… 1000 vies, je vous dis !
Et puis j’ai ri (Larguées, Budapest, A genoux les gars, I feel good, Au poste, Roulez jeunesse…), j’ai même jubilé devant deux comédies (Le retour du héros et En liberté) ce qui est assez rare donc précieux !
J’ai aussi été émue, souvent par des gosses : Zein dans Capharnaüm, Amanda dans le film Mickael Hers, le Pupille dans les bras de parents intérimaires, le petit Julien manipulé par un père violent (Jusqu’à la garde), la toute jeune patineuse conditionnée par une mère fumeuse (Moi Tonya), Rin qui se trouve un grand-frère provisoire (Une affaire de famille), Bone qui suit sa toute jeune mère dans sa fuite (Mobile homes), Gabby Rose et son minois (Le monde est à toi)… les blessures de l’enfance traitées avec beaucoup de sensibilité par des femmes (Un amour impossible, Les chatouilles).
En 2018, j’ai aussi vu de bons films d’animation dont les héros étaient des héroïnes : Dilili à Paris de Michel Ocelot, Astérix d’Alexandre Astier, Parvana, Le grinch et of course les Indestructibles 2.
Alors pas de Top 10 pour moi mais des coups de cœur pour les films uniques par leur fond ou leur forme et qui auront marqué ce cru 2018 : « A genoux les gars » d’Antoine Desrosières, qui m’a surpris, fait rire et pas mal réfléchir, « L’amour flou » le film très perso de Romane Borhinger et Philippe Rebot, « Un couteau dans le cœur » de Yann Gonzales qui a pimenté la sélection cannoise, « Jusqu’à la garde » un 1er film impressionnant de maîtrise, « L’île aux chiens », merveille d’animation et « The guilty » qui a prouvé que petit budget rimait avec trouvailles scénaristiques !
Mon chouchou 2018 : Cold war de Pawel Pawlikowski qui m’a touché par son histoire, son noir et blanc sublaiiime, sa réalisation de toute beauté, son interprétation magistrale et… sa durée : 1h30 pile poil pour raconter un bout de vie, une prouesse alors que tant de films pêchent par leur longueur injustifiée. Dziękuję Pawel !
Merci 2018 pour toutes ces émotions cinéma et 2019 à nous 2 !
#vivailcinema