Les cinéphiles ont RDV à Lyon
Voilà 10 ans que le Festival Lumière a ouvert ses portes dans la ville qui a vu naître le cinéma. 10 ans de projections, de rencontres, d’échanges et de remise de prix. Le prix Lumière a permis de célébrer une personnalité du 7è art, ainsi Clint Eastwood essuyait les plâtres en 2009 suivi de Milos Forman, notre Gégé national, Ken Loach, le pape des cinéphiles Quentin Tarantino, Pedro Almodovar, Martin Scorcese, Catherine Deneuve et l’an passé Wong Kar Wai.
La 10e année Lumière
Le village s’installe le temps du Festival dans les jardins de l’Institut Lumière, lieu mythique pour cinéphiles à fleur de peau. En octobre, le soleil fait de courtes journées et les jardins s’illuminent pour le plus grand bonheur des passionnés de salles obscures. Des séances ont lieu partout dans les cinémas de la ville (Lyon et sa proche périphérie) et le programme est un peu plus gros chaque année.
Mon Festi’Vélo
Ca fait 3 ans que je me rends dans la belle ville de Lyon où j’y ai bien des attaches. 3 ans que je me régale de pratiquer mon sport préféré, le Festi’vélo, pédaler de salles en salles, les veuchs au vent, pour m’aérer les neurones entre deux plongées dans l’univers d’un cinéaste. 3 ans que je jongle avec la grille horaire pour optimiser, pour profiter, pour ne pas trop être frustrée… En 3 ans j’ai vu ce Festival prendre encore plus d’ampleur, avec de plus en plus de « célébrités » répondant présents à l’invitation des Tic et Tac du Festival, Thierry Frémaux et Bertrand Tavernier. La com’ aussi s’est intensifiée avec un art du teasing, révélations saupoudrées des semaines avant l’ouverture. La 10è édition a même droit à un spot sur les chaines nationales ! Bim !
C’est bien… et c’est pas bien !
Je m’explique… loin de moi l’idée de jeter la pierre à un festival qui met le cinéma à l’honneur, d’autant plus s’il s’agit de films du patrimoine. Ce que je déplore c’est cette espèce de course systématique à la performance, chaque année doit être meilleure que la précédente en terme de fréquentation.
Le Festival du film francophone d’Angoulême est victime de son succès. Le public et les professionnels voulant y venir, à juste titre, crée la bousculade et le festival peine à trouver les infrastructures pour accueillir tout le monde, que ce soit les salles de cinéma comme les hôtels !
Lyon n’a pas ce problème mais en 3 ans j’ai pu constater qu’il était de plus en plus difficile d’atteindre les salles. Je relisais mon1er article où je me félicitais d’avoir pu entrer à toutes les séances souhaitées en dernière minute. L’an passé, j’ai « acheté » une marche de la grande salle de l’Institut pour écouter Maître Tavernier nous conter les cinéma français. Plus il y a de monde, plus il y a de queues, de bousculades et… surtout moins de véloV’ dispos !! 😉
L’an passé, je n’ai pu avoir de places pour la masterclass sur la restauration de films, qui m’avait tant réjouie les années précédentes. Je me suis pointée en dernière minute et là, à ma grande surprise, il y avait eu une sur-réservation. Mes voisins de file d’attente avaient bien des billets et n’ont pu entrer. Peut-être que j’ai vécu le festival de rêve, celui où tu butines au gré des séances, où tu trouves toujours une place quand tu veux poser ton VéloV, où un bénévole souriant te fait entrer en dernière minute ! Mais réjouissons-nous devant tant d’intérêt pour le fabuleux travail de restauration… j’espère juste que cette année le Festival aura prévu une plus grande salle.
Que la fête commence !
Mais halte là, je ne veux pas gâcher la fête, bien au contraire. Ce festival est un rêve de cinéphiles, une merveilleuse occasion de voir ou revoir des films sur grand écran et dans des salles pleines ! Et puis, en posant ces mots ici, j’ai une flopée d’images chargées d’émotions qui me reviennent en tête, aussi je souhaite à tout amoureux du cinéma d’aller y faire un tour. Je lui conseille même d’aller trainer dans les petites salles, de fuir les heures de pointe, de kiffer le village le soir, de se glisser dans la masterclass d’une personnalité aimée, d’assister à un ciné-concert, de flairer la ville, d’engager la conversation dans les files d’attente, d’écouter radio Lumière en sirotant une bière artisanale et surtout de faire confiance au « p’tit bonheur la chance », celui qui réserve toujours des bonus inattendus : Tarantino qui vient s’assoir à côté de moi et qui rit très fort devant un film des années 1930, ma main dans celle de Guy Bedos à la masterclass de Jean-Loup Dabadie (pour éviter tout malentendus lire ici !), partager le miroir des toilettes de l’institut avec Anna Karina… ou encore faire claquer les boitiers de DVD à la boutique du village à côté de Charles Aznavour, presque incognito (bon il portait le blouson de Ryan Gosling dans Drive !!) l’an passé !
2018 Edition anniversaire
Pour ses 10 ans, Lumière remettra son prix à une femme… et quelle femme ! Jane Fonda, véritable star, traverse le temps et les époques, a vécu plusieurs vies dans sa vie de femme… femme engagée, fille de, femme de combat, star de l’aérobic, icône qui le vaut bien… Sa masterclass sera forcément un événement, tout comme la remise du prix le vendredi 19 octobre 2018 à la salle 3000 de Lyon où les personnalités devraient être nombreuses. Elle réalisera SA version de la sortie des usines Lumière le lendemain. Le soir de la clôture elle rendra également hommage à son père, Henry Fonda et le festival refermera ses portes avec la projection à la halle Tony Garnier des « Raisins de la colère » en version restaurée of course ! WTF ? on pouvait pas clôturer avec un film juste avec elle ? OK je sors ! 😉
Le précieux ticket
A édition spéciale, programme chargé ! Je vous conseille d’aller visiter le site officiel qui est une mine de renseignements et de faire fissa votre programme entre séances spéciales, rétrospectives, ciné-concert ou une nuit entière avec la trilogie de Peter Jackson « Le seigneur des anneaux » avec animations, documents rares entre les films mais aussi dortoir, bar à bière, points food et le petit-déjeuner offert au petit matin ! Face au succès des réservations, une 2e date a été programmée !
Bonus zik : Camélia Jordana, qui régale les invités de sa voix unique depuis quelques années, donnera un concert le samedi 20 à l’Institut Lumière ! Great !
Bon festival à tous ceux qui auront la chance d’y aller !
C’est quand ?
Du 13 au 21 octobre 2018
C’est où ?
A Lyon, à l’Institut Lumière mais dans aussi dans plus d’une trentaine de salles.
C’est combien ?
On s’accrédite pour 17 € (ou moins si on a moins de 25 ans ou si on est en duo, voir ici) et le catalogue est offert. Après il faut acheter les places (5€) via la billeterie ici.
Et pour ceux et celles que ça intéressent : une table ronde autour du thème des « femmes et le cinéma« , organisée par le CNC, le vendredi 19 à 11h à la Comédie Odéon. Plus d’infos ici.