Les Rencontres Cinématographiques de Cannes
Cannes est véritablement assailli au mois de mai pour son Festival de cinéma mondialement connu. La plupart de ceux qui viennent des quatre coins de la planète pour courir contre la montre pendant deux semaines ne savent pas forcément qu’un autre festival a lieu début décembre.
A une période où la ville de Cannes est bien plus calme, où les premiers frimas de l’hiver nous empêchent de penser à la baignade (quoi que!), cette semaine de RCC tombe à point. Et cette manifestation porte bien son nom, ici les gens se rencontrent vraiment, échangent, se découvrent. Le temps passe moins vite qu’au mois de mai on dirait ! Chacun profite de l’instant présent (les attentats du mois précédent ont donné un autre goût à la vie), savoure sa chance d’être présent et prend plus que jamais conscience de l’importance de la culture et de la liberté de penser, de créer. La sélection Panorama établie sur le thème de « Frontière(s) » (lire ici) a pris une résonance particulière.
Je n’ai pas pu voir toute cette sélection mais j’ai une nouvelle fois fait le plein de films plus ou moins récents. J’aurai pu depuis longtemps voir « Barry Lyndon » sur ma télé mais je suis bien contente d’avoir attendu de le découvrir sur grand écran dans la salle Miramar bien remplie. La sublime Marisa Berenson était venue nous en parler avant la projection, entre souvenirs émus et anecdotes confirmant le perfectionnisme du maître Kubrick. Le film dure plus de 3h et on n’a a aucun moment le sentiment de longueur. La photo est magnifique et Ryan O’Neal, jeunot, aussi !!
Moment magique, la soirée de ciné-concert au Théâtre croisette. Voir une salle pleine rire devant un film de 1925 est un pur bonheur. « Vive le sport » de Fred Newmeyer et Sam Taylor avec Harold Lloyd n’a pas pris une ride, un exploit quand on sait combien le rire est culturel et daté. L’illustration musicale du groupe l’Attirail était juste parfaite, pleine de joie, de suspens, de mystère, d’accélération, de stupeur… Le public est ressorti de la salle avec le sourire aux lèvres et certainement comme moi avec l’envie de voir d’autres films d’Harold le magnifique !
Les masters class sont ouvertes au public et ont lieu dans le petit auditorium du lycée Carnot bien connu des étudiants en BTS audiovisuel ou autre élèves de classes prépa ayant une option cinéma. Je savoure avec eux le privilège qu’ils ont de partager des moments intenses avec des professionnels. Les deux heures avec la réalisatrice Dominique Cabrera étaient chargées d’émotion. Questionnée par un professeur bienveillant, elle s’est livrée sur son enfance et son arrivée en famille en France. Devant une audience attentive, elle a pu faire le lien entre sa vie personnelle-ses films et revenir sur ses choix de réalisation, suite à la projection d’extraits.
Un autre jour, c’est une masterclass d’un autre genre qui a eu lieu. Roxane Arnold, directrice de la distribution chez Pyramide, seule face à un public studieux a fait un véritable cours sur le métier de distributeur indépendant. A l’aide de slides denses qu’elle lance de sa tablette, cette passionnée a détaillé son rôle de A à Z et a démontré pas à pas la stratégie de sortie d’un film, le budget dédié, avec deux cas de films français et étranger qui ont plutôt bien fonctionné pour sa société. Ultra connectée, Roxane gère le temps et ne manque pas une occasion d’interpeller son audience pour s’assurer que tout est clair. C’était passionnant de découvrir ce métier si peu connu du grand public et qui a son importance dans la vie d’un film en salles. On y reviendra plus en détail, c’est sûr !
Ces Rencontres étaient une belle occasion de voir de beaux films dont certains en avant-première (« Ce sentiment de l’été », « A peine j’ouvre les yeux », « Good luck Algeria »…) et de revoir de grands films sur grand écran (« La soif du mal », « Le rideau déchiré », « Underground »…) Avec plusieurs centaines de projections il y avait de quoi remplir un agenda !
La soirée de clôture, élégamment présentée par Gilles Schneider et Gérard Camy, a permis au jury de rendre hommage à François Chalais. Patrick de Carolis, le Président et son jury ont remis le Grand Prix à Hector de Jake Gavin, le Prix François Chalais du scénario au film A peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid. Le Prix du public est revenu à La Passion d’Augustine de Léa Pool.
La soirée s’est poursuivie avec Vincent Elbaz et son réalisateur Pascal Elbé montés sur scène pour présenter « Je compte sur vous« . Le film raconte l’histoire d’un escroc qui se fait passer pour le président de diverses sociétés afin de faire débloquer de grosses sommes d’argent par un simple coup de fil. Une comédie pour refermer ces RCC dans la légèreté. A l’issue de la projection, tout ce joli monde s’est retrouvé dans le cadre magnifique de la Villa Domergue.
Très bon cru cette 28e Edition. A l’année prochaine !
j’ai aussi découvert Barry lyndon ! ns avons dc un point commun.
😉 et peut-être plus !
trop drole je viens de me voir sur la photo !
😉