Fin du suspense…
Pour ceux qui ont raté le début….
C’est la dernière annonce-phare de ce 69e Festival de Cannes : le jury. Alors qui sera aux côté du président Georges Miller pour juger les 20 films de la sélection officielle de Cannes 2016 ? Parité respectée comme ça on est sûr de ne pas alimenter de polémique stérile :
4 hommes, 4 femmes et 1 président !
Par galanterie je commence par les hommes : 2 réalisateurs, 2 comédiens. Je suis ravie qu’Arnaud Desplechin, dont j’aime beaucoup les films soit dans ce jury. Son premier film « La sentinelle » était déjà en compet’ à Cannes en 1992 et l’an passé alors qu’on l’attendait en sélection officielle il avait fait les bonnes heures de la Quinzaine avec « Trois souvenirs de ma jeunesse » pour lequel il a reçu le César du meilleur réalisateur il y a quelques mois (lire ici).
Deux comédiens de deux générations différentes : Donald Sutherland, dont vous connaissez mieux le fils si vous avez moins de 40 ans à moins que vous ayez vu les Hunger Games où il joue le Président Snow ! Le papa de Kiefer a quand même plus de 150 films dans sa filmo (Les Douze Salopards, M*A*S*H*, 1900, JFK… j’en passe y’en a 150 ! ) et 80 balais dans son placard ! Il était un des héros de la palme d’or de l’année de ma naissance, autant dire hier ! 😉
Productrice et distributrice iranienne, Katayoon Shahabi a une société à Paris et remporte des récompenses dans les grands festivals avec les films qu’elle distribue. Déjà emprisonnée pour avoir porter des films jugés « mauvais pour l’image de son pays ». Je ne la connais pas mais j’ai envie d’en savoir plus aussi cette mise en lumière cannoise sera une belle occasion de la découvrir. Elle pourra échanger avec ses consœurs du jury dont l’Italienne Valéria Golino, superbe actrice au regard vert. Révélée à l’international par « Rain Man » (1988) et dans les Hot Shots des ZAZ, elle est sublime dans « Respiro » d’Emanuele Crialese et elle réalise son premier film, « Miele », traitant de l’euthanasie. Présenté à Un Certain Regard 2013, il reçoit le Prix du Jury Œcuménique. Elle a déjà 2 prix d’interprétation à Venise à chaque fois pour des films avec « amore » dans le titre, c’est dire si elle respire la passion ! J’ai déjà hâte d’entendre sa voix rauque et son accent all dente !
And the last but not least : notre petite frenchy, Vanessa Paradis. Je dis « petite » parce que malgré ses 43 ans elle reste une « petite soeur », c’est celle avec qui j’ai grandi. Jalousée adolescente après le succès fulgurant de « Joe le taxi« , la cinéma la sauve. C’est avec son rôle dans « Noce blanche » qu’elle accède à la reconnaissance et gagne le cœur du public qui ne la quittera plus. Côté ciné, elle se montre assez libre dans ses choix et tourne avec Leconte, les frères Poiraud, G.Nicloux, JM Vallé, Turturo… elle connait un gros succès avec « l’Arnacoeur » de Pascal Chaumeil. A Cannes, elle a vécu le pire, comme cette année 1988 où elle est huée par le public du Midem et le meilleur en 1995, où elle chante sur la grande scène du Palais des festivals, le « Tourbillon de la vie« , BO de « Jules et Jim » devant son interprète émue Jeanne Moreau.
Présente durant tout le festival, elle pourra encourager sa fille Lily-Rose Depp qui fera son baptême cannois pour « La danseuse » présenté à Un certain regard. Si son pirate de père fait aussi le déplacement, je crains un attentat de photographes pour choper le cliché de la tribu réunie.
Alors qu’est-ce qui me fait jubiler bêtement ? Bertrand Tavernier présentera un documentaire dédié au cinéma français. Ce grand cinéphile lyonnais qualifie son film, « Voyage à travers le cinéma français« , « d’acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs, musiciens, qui ont surgi dans ma vie. La mémoire réchauffe : ce film, c’est un peu de charbon pour les nuits d’hiver. » Eh bien, cher Bertrand, je n’attendrais pas l’hiver et j’ai même pas besoin d’avoir très chaud devant le palais pour rêver d’aller m’enfermer dans une salle climatisée pendant les 3h15 avec votre film ! 😉
Le mercredi 18 mai, il y a un RDV à ne pas manquer : la leçon de cinéma de William Friedkin animée par le critique Michel Ciment. Le réalisateur de « L’exorciste » et de « French connection » présentera aussi un film-surprise restauré en salle Buñuel (j’adore cette salle !) et « Sorcerer » (« Le convoi de la peur » en français, son film de 1977) au Cinéma de la Plage. Youpiiii, j’adore cette salle ! 😉
Côté programmation, festivals de titres balancés comme ça juste pour vous mettre l’eau à la bouche et se croire au Festival Lumière (!) : « Signore & signori » de Pietro Germi et « Un Homme et une femme » de Claude Lelouch, pas une mais deux Palme d’or 1966 !
Mais aussi : « Faits divers » de Raymond Depardon (1983), « Hospital » de Frederick Wiseman (1969), « Farrebique » de Georges Rouquier (1946)… et des docus sur le cinéma dont :
– The Cinema Travelers : film indien faisant le portait d’un cinéma itinérant en Inde avec une vision de l’évolution du cinéma.
– The Family Whistle : la famille Coppola, leur arrivée en Amérique, leurs liens avec leur Italie natale et leur relation à la musique. Génial !
– Midnight Return : Midnight Express (1978) raconté par ceux qui l’on fait : Alan Parker, Oliver Stone et David Puttnam.
– Bright Lights : la vie et la relation intime de Carrie Fisher, héroïne de Star Wars, et de sa mère, Debbie Reynolds, la légendaire interprète de Chantons sous la pluie. Et plein d’autres dont un docu consacré à Bernadette Lafont ou un autre sur les femmes pionnières qui ont créé Hollywood et dont on ne parle jamais !
Comme chaque année, Cannes Classics présentera une vingtaine de copies restaurées comme « Retour à Howards End » de James Ivory (1992), Le Décalogue 5 (Tu ne tueras point) et 6 (Tu ne seras pas luxurieux) de Krzysztof Kieślowski (1989), « La Vengeance aux deux visages » de Marlon Brando (1961) dont Martin Scorsese et Steven Spielberg ont personnellement contribué à la restauration, « Solaris » de Andreï Tarkovski (1972), « Les Contes de la lune vague après la pluie » de Kenji Mizoguchi (1953), « Valmont » de Milos Forman (1989), « Masculin féminin » de Jean-Luc Godard (1966)… et tout plein de pépites venues du monde entier souvent visibles uniquement ici, à Cannes !
Cette fois c’est sûr, vous savez tout. Et pour vous titiller une dernière fois, écoutez moi ça ! RDV le 11 !
bonjour carole, j’vaias adoré ton compte rendu de cannes 2015 et j’attendais celui de 2016… mais il est où ?