Festival Lumière 2020

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Previously in Lyon

La parenthèse enchantée

Jour 4
Les frères Dardenne recevront demain soir le Prix Lumière 2020 à l’amphi 3000 qui sera l’amphi 1000 pour l’occasion.

Contrairement à l’ouverture, même en jauge très réduite, j’y serai (merci Liliane !). Chaque année je me dis que ce doit être extraordinaire de voir tous les films d’un même auteur, sur grand écran, dans des salles bien remplies et chaque année je fais le même constat : c’est mission impossible. J’ai vu quelques films de Luc et Jean-Pierre Dardenne mais je dois avouer que je n’ai jamais eu envie de « revoir un film des Dardenne ». En même temps, ils dépeignent une réalité si dure que c’est difficile de les oublier.

Ce matin, je pédale jusqu’à Bellecour pour découvrir La promesse. Les stations pleines de VéloV s’enchainent et je vois ma séance m’échapper. Je fais une dernière tentative en passant derrière le cinéma et je me retrouve nez à nez avec les deux réalisateurs belges. Je m’arrête pour les faire poser avec mon ticket (et leur masque) en toute simplicité et je repars en quête d’une place libre pour mon cheval. Bingo ! Je rejoins la caisse à bout de souffle et par chance il reste des places. En haut de la salle, j’aperçois les 2 frères au micro et un bénévole que j’imagine souriant sous son masque m’indique une place royale pour une retardataire.

Zaï zaï zaï zaï

La promesse 1996

Le film commence, sombre, intense. 1h33 et tout est dit. Tout est utile. Chaque plan, chaque phrase est au service de l’histoire, cette réalité sordide. Pas de fioriture. La lumière se rallume, on se jette un regard solidaire avec ma voisine, les yeux humides. Je ne suis pas prête d’oublier le regard d’Olivier Gourmet derrière ses épaisses lunettes, le tout jeune Jérémie Rénier sur son vélomoteur, les leçons de vie de Hassita. Et ce plan de l’arrivée du camion transportant des voitures sur la voie d’autoroute. Une claque et une grande leçon de cinéma.

Pédalage de décompression

J’aurai bien besoin de mon cocon de la petite salle de la Villa Lumière pour tourner la page. Un docu sur le tournage maudit des « Rapaces » d’Eric Von Stroheim. La pluie qui s’est installée sur le triste parc de l’Institut Lumière ne m’engage pas à reprendre un vélo. Je tente un last minute pour Les dents longues, l’unique film réalisé par Daniel Gélin dans lequel il s’est donné le rôle principal aux côtés de la toute jeune (et blonde) Danièle Delorme. J’ai l’impression d’être la plus jeune dans la salle malgré mon demi-siècle au compteur !

Olivier Barrot nous fait une élégante présentation du film tourné à Lyon et de son séduisant auteur. « Gélin était irrésistible. C’était un cavaleur, un vrai. Mais il pouvait également être très sombre. »
Le journaliste distille les noms des comédiens présents au casting dont Louis de Funès et le couple BB-Vadim qu’il faudra guetter (voir vidéo). Daniel Gélin s’est glissé dans la peau d’un jeune reporter ambitieux. Un film d’hommes avec des hommes, dont certain appelle leur femme « ma grosse » et auprès de qui les femmes ne sont que des faire-valoir au service de leur homme-porte monnaie. Une autre époque !

Gélin a cette réplique : « Je sais pas si j’irai loin mais j’irai vite ». C’est aussi ce que je me suis dit en enfourchant mon véloV sur l’asphalte humide !

La suite ici…

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