Cette 72e édition s’annonce bien !
Chaque année c’est la même sensation, une sorte d’excitation qui monte doucement avec les jours qui passent, rythmée par les annonces savamment parsemées par voie de presse et de réseaux sociaux. Elle s’annonce bien cette 72e Edition du Festival de Cannes et le casting de ce cru 2019 est très alléchant… et je crois que plus que jamais, dans ce marasme actuel, chaque festivalier va vivre cette douzaine de jours comme une véritable parenthèse enchantée entre le 14 et le 25 mai…
L’affiche
Tout a commencé avec le dévoilement de l’affiche du Festival, réalisée à partir d’une photo de tournage du 1er long-métrage d’Agnès Varda, tourné dans ce joli quartier de Sète, « La Pointe Courte« . Que le festival rende hommage à la réalisatrice, partie rejoindre Jacquot de Nantes quelques semaines plus tôt, était une telle évidence que cette affiche lumineuse a fait l’unanimité. Y’a bien eu quelques voix pour dénoncer l’effacement de la scripte en short de l’image originale… rien de comparable aux déferlements de commentaires sur les retouches de Claudia Cardinale il y a 2 ans. A Cannes dans toute la ville ce sont les couleurs de l’affiche qui donnent le ton… alors Cannes 2019 sera aux couleurs du sunset. Mère Agnès nous protège de sa bienveillance ! Tout ceci m’a donné envie de revoir ça !
L’an passé, la Varda avait grimpé les marches avec 82 femmes de cinéma et avait fait une déclaration aux côtés de la grande Cate Blanchett pour rappeler que sur 71 éditions passées, seules 2 années avaient été présidées par des femmes (dont Deneuve, co-présidente avec Clint Eastwood) et que seulement 2 femmes avaient eu la Palme, Jane Campion (ex aequo avec 1 homme!) et Varda herself avec une Palme « honoraire » dit-elle ! C’est à 9’50 ! Autant dire que les sélectionneurs avaient la pression pour cette année. Ma seule hantise, qu’une femme reçoive la Palme d’or et qu’on dise que c’est parce qu’elle est une femme ! Passons !
The president and his jury
Pour succéder à la blanche Cate, Alejandro Gonzalez Iñarritu est un parfait candidat. Contrairement à ses compatriotes méxicains qui raflent (presque) tous les Oscar, Alfonso Cuaron et Guillermo del Toro, il ne s’est ni acoquiné avec Netflix et n’a jamais fait partie du jury ! Venu à Cannes en 2000 avec son 1er long, présenté à la semaine de la critique. « Amours chiennes » m’a scotchée à mon fauteuil et est resté gravé dans ma mémoire tout comme « Babel« , prix de la mise en scène 2006. Lui, président, c’est évident.
A l’annonce de son jury, je me suis rêvée petite souris dans la salle de délibération. Imaginez un peu… 7 auteurs-réalisateurs et 1 égérie ! Elle Fanning est certes la miss L’Oréal contractuelle dans le jury mais sa présence au jury n’est pas usurpée. A 21 ans, la comédienne américaine a une filmo à faire pâlir les plus grandes. L’actrice au teint de porcelaine a débuté à 3 ans en fille de Sean Penn dans « Sam je suis Sam » et à ensuite été dirigée par Fincher, Winding Refn ou les Coppola père et fille et si elle est la seule du jury à ne pas avoir réalisé de films mais on ne serait pas surpris qu’elle passe un jour à l’action !
Parmi les 7 mercenaires du jury qui l’accompagneront : la réalisatrice franco-guinéenne (et comédienne, elle était la mère de Kirikou dans le film de Michel Ocelot, enfin sa voix !), Maimouna N’Diaye ; Kelly Reichardt, réalisatrice américaine habituée des festivals de cinéma et Enki Bilal, le génial dessinateur de BD, dont le trait et l’univers SF sont reconnaissables. Les 2 films qu’il a réalisés le sont tout autant : Bunker palace Hotel et Immortel. Il travaille à l’adaptation en série de son dernier opus, Bug.
Les autres membres sont tous passés à Cannes et on raflé des prix : Robin Campillo a remporté le Grand prix 2017 pour « 120 battements par minute » (et une pelletée de César dans la foulée), il était aussi associé à la Palme d’or 2008 (Entre les murs) dont il a écrit le scénario avec François Bégaudeau. Alice Rohrwacher nous avait enchanté avec son « Heureux comme Lazarre » l’an passé et avait quitté la Croisette avec le prix du scénario. Le réalisateur grec, Yorgos Lanthinos dont les films ne peuvent laisser indifférent (The lobster, La mise à mort du cerf sacré, La favorite) aura aussi son mot à dire. And last : Pawel Pawlikowski reviendra à Cannes pour voir et juger des films, un an après avoir raflé le prix de la mise en scène pour le sublime « Cold War » (mon coup de coeur 2018, lire ici). Un jury de haute volée, spécialiste et exigeant… on a déjà hâte de savoir quels films ils honoreront !
A suivre… ici